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Billet publié le 28 Mai 2025

Le monde prévu en 2100

Selon les prévisions de l’Institut National d’Études Démographiques (INED) la population mondiale, actuellement estimée à 8,2 milliards devrait continuer à croître, pour atteindre un plafond un peu supérieur à 10 milliards aux environs de l’année 2075, et commencer ensuite à décroître. Comme le montre le graphique ci-dessous, cette évolution sera très hétérogène et modifiera profondément la répartition de la population entre les différents continents.

Celle de l’Europe diminuera de 20% entre 2025 et 2100, passant de 9% à 6% de la population mondiale. À l’inverse, celle de l’Afrique sera multipliée par 2,5 pour passer de 19% à 37% du total. L’Afrique devrait ainsi exercer sur l’Europe une pression migratoire de plus en plus forte.

Une autre évolution spectaculaire sera une décroissance de 55% de la population chinoise, qui ne devrait plus être qu’à peine supérieure à celle de l’Europe en 2100, alors qu’elle représente aujourd’hui près du double de celle-ci.

En revanche la population de l’Inde évoluera peu, sa part du total passant de 18% à 15%, alors que celle des autres parties de l’Asie sera en augmentation de 27%, leur part du total restant à peu près constante (24%).

L’Amérique du nord devrait quant à elle voir sa population augmenter légèrement (+22%) et se maintenir ainsi à 5% du total, tandis que celle des autres parties de l’Amérique devrait légèrement décroître.

Jean-Charles PARACUELLOS

Billet publié le 21 Mai 2025

La guerre est bien là

La faible probabilité de chars russes sur les Champs-Élysées ne devrait pas nous rassurer, mais nous inquiéter sur notre incompréhension de ce qu’est devenue la guerre dans le contexte des moyens techniques actuels et de leurs conséquences sur la société.

En fait, la guerre que nous livre la Russie est déjà activement engagée depuis longtemps et nous refusons autant d’en prendre conscience que d’y résister sérieusement. Après les prémices devant lesquels nous sommes restés passifs de la prise de contrôle de l’Ossétie du Sud en Géorgie en 2008 puis de l’occupation de la Crimée en 2014, la tentative de prise de contrôle de l'Ukraine en 2022 se poursuit depuis trois ans sans véritable succès militaire russe. En revanche, les sociétés démocratiques d'Europe sont soumises à d'innombrables opérations de déstabilisation.

Les gouvernements occidentaux viennent seulement de commencer à les prendre au sérieux et à en chercher des parades, jusqu’alors plus défensives qu’offensives. Aucun lien ne semble fait avec l’étrange épidémie de violences qui s’est développée dans des domaines aussi divers que les « narcotrafics », l’organisation quasi industrielle d’immigrations illégales ou les violences « spontanées » de jeunes adolescents partout dans le pays. Sans minimiser les causes intérieures de ces phénomènes n’est-il pas temps de commencer à rechercher leurs commanditaires et à y riposter ? Les armées française et britannique notamment commencent sérieusement à les prendre en compte. La plupart des classes politiques s’y refusent encore. Les opinions publiques donnent une priorité aux questions fondamentales de la durée du travail, des loisirs et de la retraite. Naïveté, ignorance ou inconscience ?

Henri PIGEAT

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Billet publié le 9 Avril 2025

Démocratie et dictature élective

En 1978, Lord Hailsham ancien ministre de la justice du Royaume Uni dans les années 1970 et dirigeant conservateur reconnu, publia «The dilemma of democracy » qui demeure une œuvre de référence dans l’évolution de la pensée politique britannique des cent dernières années....

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Billet publié le 3 Mars 2025

Téléréalité trumpienne

La téléréalité n’est sans doute pas le genre de création télévisuelle le plus élaboré, mais sa brutalité peut être utile comme l'a montré le 28 février dernier, le pugilat public engagé par le président américain contre son homologue ukrainien. Il semble en effet pouvoir contribuer, au moins un peu, au réveil politique des opinions française, européennes et occidentales que nous appelons de nos vœux depuis de nombreux mois.

Il peut également inciter à réfléchir sur certaines réalités et certaines erreurs de jugement que nous nous efforcions de nier avec constance :

- Si digne d'intérêt et dramatique qu'elle soit, la question ukrainienne ne peut négliger ni l'histoire ni les spécificités de l'Europe dans son ensemble.

- L’organisation du monde construite à partir de 1945 est désormais caduque et sans espoir de raccommodage. L’invention d’un système mondial radicalement nouveau est ainsi une nécessité évidente.

- La construction européenne initiée à partir des années 50 demeure, elle aussi une nécessité mais s’est engagée sur une voie de garage en oubliant qu’il n’est pas de souveraineté sans puissance propre, économique, financière et politique. De même s'est-elle vouée à l'immobilisme en s’élargissant sans discernement à un ensemble de partenaires trop hétérogènes et trop nombreux et peut-être surtout, en ratant l’opportunité offerte par l’auto-dissolution de l’Union soviétique en 1991.

- L’utilité d’un apaisement à court terme est évidemment compréhensible, mais est-ce pour ressusciter la situation des accords de Munich en 1938, ou celle du Congrès de Vienne en 1815 ?

Devant l'incertitude encore trop grande des réponses possibles nous préférons, pour l’instant, nous en tenir à la réalité indiscutable, proposée par le dessin de notre ami Armando.

Henri PIGEAT

Billet publié le 8 Novembre 2024

Possibilité d’un réveil ?

Au risque de surprendre, l’élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis peut être salutaire pour nous Européens. Le propos n’est évidemment pas de saluer ici le modèle que l’intéressé prétend être mais plutôt le message que semble avoir émis une incontestable majorité du peuple américain.

Menteur, tricheur, hâbleur et facilement destructeur, le héros du jour n’est pas loin d’être l’exact contraire de la vertu démocratique et de la concitoyenneté civilisée. Sa façon d’être au cours de la campagne électorale et beaucoup des questions dont il a su se saisir répondent bien en revanche à l’attente de réveil de nos sociétés occidentales enlisées dans un confort naguère inimaginable, dans une autosatisfaction aveugle devant les changements du monde, et craintives devant toute évolution des idées convenues et des positions acquises.

En fait, malgré de nombreuses alertes ces dernières années, rien jusqu’alors n’a semblé pouvoir secouer cette inertie, comme en attestent actuellement les navrants débats français sur le nombre des jours fériés des fonctionnaires, les temps de travail de la ville de Paris ou l’extrême difficulté à revenir au niveau réaliste que peuvent atteindre nos dépenses publiques.

Certains ne sont ainsi pas loin de penser que seule pourrait nous ouvrir les yeux une très sérieuse crise nationale ou internationale. Les outrances du prochain président de l’empire d’Occident ne nous donnent pas la garantie de pouvoir éviter la crise. Dans l’immédiat peut être ouvrent-elles cependant une chance pour un électrochoc favorable à plus de lucidité de notre part.

Le monde n’est-il pas redevenu dangereux ? Ne gaspillons-nous pas nos diverses richesses avec une totale inconscience ? Enfermés dans nos intérêts individuels, comment pouvons nous encore refuser tout effort collectif national et européen pourtant urgent ? N’est-il pas temps d’avoir le courage d’aborder des sujets aussi impératifs que la restauration effective de l’ordre public, la gestion d’une immigration nécessaire mais dont le traitement par principes abstraits détruit la société concrète ? Comment retrouver le sens de la création, du travail, de l’effort et du risque qui n’est pourtant rien d’autre que l’essence même de notre nature humaine ?

Les réponses de Trump à ces sujets sont souvent simplistes, même pour la société américaine, mais son mérite est d’avoir osé affronter les questions que se pose une large partie de ses concitoyens. L’insatisfaction exprimée par tous les électeurs européens lors des choix auxquels ils ont été invités depuis une dizaine d’années risque fort de résulter de frustrations comparables à celles observées outre atlantique. Sans discuter de la valeur du choix américain, celui-ci peut contribuer à notre réveil et nous inviter à prendre certains risques : affronter les réalités nouvelles du monde, réviser des orientations politiques arrêtées dans le monde d’hier, retrouver le sens de l’effort et de l’imagination, cesser de nous morfondre dans des sentiments mortifères de déclin en oubliant tous les atouts dont nous disposons et redonner sens à notre vie démocratique et à notre souveraineté.

Henri PIGEAT

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Les humeurs d'Armando

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La LETTRE : Numéro 187
Avril-Mai 2025

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LES ENJEUX DÉMOGRAPHIQUES

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