Tableau de bord n°5 – Page 1 – Mis à jour le 13-05-2015 — L'école

Annexé au n°109-110 — Février-Mars 2015

Cette cinquième édition du tableau de bord Ilissos complète dans sa première page le dossier de ce numéro sur l’école, en présentant les résultats de la dernière enquête PISA. Dans la continuité des éditions précédentes, les pages suivantes montrent l’évolution récente des indicateurs sélectionnés par Ilissos pour retracer la situation économique de la France, et la placer en regard de celle de ses principaux voisins de la zone euro.

CLASSEMENT PISA : une anticipation des performances futures des nations

L’enquête PISA (Program for International Student Assessment), conduite tous les trois ans par l’OCDE depuis 2000, vise à évaluer « dans quelle mesure les élèves âgés de 15 ans ont acquis des connaissances et compétences essentielles pour pouvoir participer pleinement à la vie de nos sociétés modernes ». Elle repose sur des épreuves écrites à base de QCM dans trois domaines - mathématiques, compréhension de l’écrit, sciences et résolution de problèmes - pour lesquels elle fournit un score en nombre de points. La dernière a été menée en 2012, dans 64 pays, auprès de 510 000 élèves.

Nous rendons compte ici des résultats obtenus dans 29 de ces pays, et en moyenne dans les pays de l’OCDE, en faisant ressortir pour chacun les variations de score par rapport aux précédentes enquêtes. Ces variations sont annualisées dans les résultats publiés, pour tenir compte du fait que tous les pays ne sont pas entrés à la même date dans l’enquête. Nous les avons extrapolées sur 10 ans pour les rendre plus visibles, et en avons déduit la variation théorique du rang de classement en résultant sur cette période. Bien que celle-ci ne soit pas effectivement couverte par l’enquête dans tous les pays, le résultat obtenu traduit bien la tendance réelle des évolutions en cours.

Shanghai, Hong-Kong et Singapour trustent les trois premières places dans chacune des disciplines, suivies par le Japon, la Corée et Taipei (non représentée). On note la progression remarquable de Singapour, spécialement en compréhension de l’écrit, où elle est passée du milieu de tableau à la 3ème place en dépit de ses quatre langues officielles.

Autrefois en tête du classement, la Finlande est sévèrement rétrogradée mais reste en tête des pays européens, talonnée par l’Estonie et la Pologne, en forte progression. La Suède subit une dégradation encore plus spectaculaire. Le Danemark et la Norvège perdent également quelques points. Il est permis de s’interroger sur un lien possible entre l’évolution du score PISA dans les pays scandinaves et la vague d'immigration à laquelle ils sont confrontés.

Avec un bon taux de progression dans les trois disciplines, l’Allemagne se situe maintenant au-dessus de la moyenne de l’OCDE.

Avec des scores assez stables, la France et le Royaume-Uni sont au coude à coude autour de cette moyenne. La France tend à s’en rapprocher : en mathématiques et en compréhension de l’écrit, elle est un peu au-dessus mais perd des places, en sciences elle l’a rejointe en gagnant quelques places.

Un peu plus mal notées, l’Italie est en progression et l’Espagne est stable, de même que les États-Unis, qui perdent toutefois quelques places en compréhension de l’écrit.

On trouve dans le bas du tableau des pays en progression sensible, parmi lesquels Israël, la Turquie, la Roumanie, la Bulgarie, le Brésil et le Qatar. Le Pérou, non représenté ici, ferme la marche.

Les capacités d’acquisition des compétences mesurées par l’enquête PISA préfigurent pour une large part les performances futures des pays qui ont accepté de s’y soumettre. Cela est vrai en particulier du niveau de compétence en mathématiques qui est, selon l’OCDE, « une variable prédictive probante de l’évolution des jeunes adultes ».

On voit que la France a de gros efforts à faire en matière d’éducation pour retrouver dans l’avenir la place qu’elle ambitionne dans le concert des nations.